L’effet Forer
Également connu sous le nom d’effet « Barnum », célèbre homme de cirque Américain qui disait qu’à chaque minute nait un gogo, l’effet Forer désigne l’impression qu’une description vague s’applique spécifiquement à notre personnalité. Ce phénomène fut découvert en 1948 par le psychologue Bertram Forer, lorsqu’il fit passer un test de personnalité à ses étudiants. En guise de résultat, Forer rendit à chacun le même assemblage de phrases types qu’il avait recueilli dans divers horoscopes : « Vous avez besoin d’être aimé, mais pourtant vous êtes critique avec vous-même. Vous avez certains points faibles, mais vous savez généralement les compenser. Vous pouvez être bavard et sociable, mais à certains moments vous êtes plutôt réservé… ». Quand Forer demanda à ses étudiants d’évaluer l’exactitude des analyses qu’ils avaient reçu sur une échelle de 1 à 5, la moyenne des notes fut de 4,26 ! La puissance de l’effet, jamais démentie, s’explique notamment par la tendance que nous avons à écarter les descriptions inexactes pour nous concentrer sur celles qui nous conviennent. Sans l’effet Forer, l’astrologie, la voyance, la numérologie et la plupart des pseudo-sciences n’auraient sans doute pas le même succès…
La dissonance cognitive
Lorsque nos croyances sur le monde entrent en contradiction avec les faits, ou quand la vision que nous avons de nous-mêmes est en décalage avec nos actes, nous éprouvons une tension mentale qu’il nous faut réduire à tout prix, quitte à réinterpréter la réalité. Ce phénomène s’appelle la dissonance cognitive. Le psychologue Leon Festinger développa ce concept en 1956, après avoir étudié le cas d’une secte dirigée par une certaine Marian Keech. Cette dernière prétendait recevoir des messages d’extraterrestres, qui lui annoncèrent la fin du monde pour le 21 décembre 1954. Seuls les adeptes de la secte seraient secourus à bord de soucoupes volantes. Quand le jour de la prophétie arriva, mais qu’aucune soucoupe ne manifesta le bout de ses hublots, Marian ne se démonta pas : elle expliqua à ses adeptes que grâce à leur ferveur, l’apocalypse avait été reportée. Fait surprenant, seules deux personnes quittèrent le mouvement suite à ce flop cosmique, les autres virent leur foi redoublée. Ils préférèrent « adapter » la réalité à travers le filtre de leur croyance plutôt que de remettre cette dernière en question. Cette façon de sélectionner les informations qui confirment notre vision du monde fait partie de notre arsenal de défense face aux dissonances…
Le conformisme
Imaginez que vous soyez convié à un test de vision. On vous assoit dans une pièce en compagnie de 6 autres volontaires, et un expérimentateur fait son entrée pour vous expliquer la marche à suivre : l’exercice consistera à dire si des lignes présentées sur une série d’affiches sont plus petites ou plus grandes qu’une ligne de référence tracée sur un tableau. Les participants devront donner leur réponse à l’oral, chacun à leur tour. Au début, l’expérience se déroule normalement ; les réponses semblent évidentes, et tous les participants sont d’accord. Mais au bout d’un moment, alors que l’expérimentateur présente une ligne manifestement plus longue que la ligne de référence, tout le groupe la désigne comme étant plus courte. C’est à votre tour d’exprimer votre opinion : allez vous suivre la majorité, ou dire ce que vous pensez ? Ce qu’a découvert le psychologue Solomon Asch lorsqu’il a mené cette expérience en 1951, c’est que sur une série de questions où le groupe à manifestement tort, 37% des questionnés se rallient systématiquement à la majorité, reniant leurs propres perceptions. Bien sûr, il n’y a qu’un seul véritable cobaye, les autres participants étant des complices de l’experimentateur. 75% des sujets suivent le groupe au moins une fois, et seuls 25% ne se laissent jamais influencer. Notre tendance au conformisme s’explique par la pression sociale : nous craignons d’être rejetés par nos semblables, et si le plus grand nombre n’est pas d’accord avec nous, on se persuade qu’il a probablement raison…
La pareidolie
La pareidolie est un effet psychologique très puissant qui nous pousse à percevoir des formes précises à partir de stimuli vagues et indéterminés. Elle témoigne d’un besoin très humain qui consiste à donner du sens au chaos. Les exemples au quotidien sont nombreux : voir un visage dans les motifs d’une tapisserie ou distinguer des animaux dans les nuages sont des cas de pareidolie que nous connaissons tous. Le phénomène est particulièrement présent dans le contexte religieux : on ne compte plus les visages du Christ identifiés sur des chips, des taches d’humidité ou encore des écorces d’arbres. Dans certains cas, les apparitions présumées déclenchent un engouement colossal, comme à Clearwater en Floride où plus d‘un million de personnes se déplacèrent pour voir la Vierge sur les vitres d’un bâtiment, ou encore à Singapour en 2007 lorsque des milliers de pèlerins crurent voir un dieu-singe sur un tronc d’arbre. Le célèbre test de Rorschach où des patients doivent dire ce qu’ils perçoivent dans une série de taches est un exemple de pareidolie utilisée a des fins psychothérapeutiques. Enfin, le « visage de mars » est un des cas de pareidolie les plus connus. Mais le phénomène ne se limite pas aux stimuli visuels, et il peut notamment expliquer les hallucinations auditives qui nous font percevoir des paroles de chansons qui n’existent pas, ou encore des « messages sataniques » dans certains morceaux passés à l’envers…
Les corrélations illusoires
C’est toujours quand on est en retard que les feux sont rouges, il se met toujours à pleuvoir quand on vient de laver sa voiture, et c’est toujours quand on est sous la douche que le téléphone sonne. Si vous vous retrouvez dans ce genre d’affirmations, popularisées par la célèbre loi de Murphy, c’est que vous êtes victimes des corrélations illusoires. Cette tendance à créer des relations entre des événements qui n’en ont pas s’explique notamment par le besoin que nous avons de donner du sens à ce qui nous arrive. En réalité, les feux ne sont pas plus rouges quand on est pressé, mais nous préférons nous focaliser sur les cas qui confirment notre théorie, en oubliant les autres. C’est le « biais de confirmation ». Les corrélations illusoires sont la source de nombreuses croyances populaires : vous avez sans doute entendu dire que le nombre de suicides augmentait les nuits de pleine lune, ou que certaines personnes sentaient leurs rhumatismes se réveiller en fonction de la météo. Dans les deux cas, les recherches ont montré qu’il n’y avait aucun lien statistique entre ces événements, mais les personnes qui y croient se concentrent sur les fois où leur théorie fonctionne. Les corrélations illusoires expliquent aussi la persistance de certains préjugés raciaux ou sexistes : il est plus simple de se cramponner à des stéréotypes préétablis plutôt que d’analyser chaque cas rationnellement…
Les faux souvenirs
En 2003, le Dr Elizabeth Loftus confronta des étudiants qui avaient tous visité Disneyland dans leur enfance à un prospectus vantant les mérites du célèbre parc d’attractions. On pouvait y voir Bugs Bunny serrant la main d’un enfant. Quand on leur demanda d’évoquer leurs souvenirs du parc, 35% des étudiants se rappelèrent de leur rencontre avec Bugs Bunny, allant parfois jusqu’à préciser qu’il tenait une énorme carotte. Evidemment, Bugs Bunny étant un personnage de la Warner, il n’a jamais foulé le sol de Disneyland. La publicité était fausse, tout comme les souvenirs des participants. Cette expérience fait partie des nombreuses recherches qui mettent en avant le syndrome des faux souvenirs, cette tendance que nous avons à nous rappeler de choses que nous n’avons pas vécu. Si les conséquences de ce phénomène semblent anodines dans l’exemple mentionné, elles peuvent être bien plus graves lorsqu’elles s’appliquent à des témoignages de crimes, ou encore dans le cadre de la psychothérapie : certains praticiens peuvent influencer les patients à se souvenir de traumatismes imaginaires, qui permettent ensuite d’expliquer leurs troubles. Dans d’autres cas, des souvenirs réellement vécus peuvent être altérés voire transformés par l’environnement socio-culturel, ou par l’influence de personnes persuasives. Ainsi, on pense que les témoignages d’ordre surnaturel tels que les enlèvements d’extra-terrestres peuvent en partie découler du phénomène.
La cécité d’inattention
Dans une expérience célèbre, les psychologues Simons et Chabris demandèrent à des étudiants de regarder un petit film dans lequel deux équipes jouaient au basket. Leur tache consistait à compter le nombre de passes que se faisaient les joueurs. A la fin du film, les participants donnèrent pour la plupart un chiffre correct, mais lorsqu’on leur demanda s’il avaient remarqué quelque chose de bizarre dans la vidéo, quasiment personne ne mentionna le comédien déguisé en gorille qui avait traversé l’écran en s’arrêtant à mi-parcours pour se frapper la poitrine des deux poings. La cécité attentionnelle définit cette tendance parfois spectaculaire que nous avons à ignorer ce qui se trouve sous nos yeux lorsque notre attention est concentrée sur autre chose. De la même manière, notre cerveau est très peu compétent lorsqu’il s’agit de repérer des changements dans une scène après une coupure, comme lorsqu’on détourne le regard quelques instants : dans une expérience de Simons et Levin, l’expérimentateur demande son chemin à des inconnus dans la rue. Pendant qu’ils parlent, deux ouvriers passent entre l’expérimentateur et son cobaye avec un grand panneau. Un deuxième expérimentateur caché derrière le panneau en profite pour prendre la place du premier, qui s’en va discrètement avec les deux complices. Une fois le panneau passé, la plupart des passants testés continuent à renseigner leur interlocuteur comme si ce dernier n’avait pas changé. On parle alors de « cécité au changement ». Ces deux phénomènes impressionnants témoignent de la façon dont le cerveau n’enregistre qu’un petit nombre de détails pour fabriquer notre perception de la réalité, en privilégiant des blocs d’informations, sans quoi nous serions submergés. C’est aussi pour ça que vuos arrievz à lrie cette prhase fcailenmet, bein que les lerttes soeint dans le désrdore : vrote cevraeu lit cahque mot cmmoe un tout.
La croyance en la justice du monde
Face aux malheurs d’autrui, nous préférons parfois penser que rien n’arrive par hasard, et que ceux qui souffrent ont mérité leur sort. L’idée d’un monde injuste dans lequel nous pourrions souffrir sans raison est intolérable, et il est plus rassurant de croire que chacun est responsable de ce qu’il lui arrive. En psychologie, cette vision d’un destin prévisible en fonction de nos actes est appelé « croyance en la justice du monde ». En 1987, une expérience fut menée dans plusieurs hôpitaux : une infirmière demandait à différents patients s’ils voulaient bien prêter leur montre à d’autres malades qu’ils ne connaissaient pas. Les patients choisis étaient classés en 3 catégories distinctes : ceux qui allaient être opérés, ceux qui avaient déjà été opérés, et ceux qui ne savaient pas encore s’ils allaient être opérés ou non. Ce furent ces derniers, plongés dans l’incertitude, qui acceptèrent le plus largement de prêter leur montre, comme si l’altruisme pouvait influencer le sort en leur faveur. Ce concept de justice immanente nous rend le monde plus supportable, et nous donne une illusion de sécurité tant que nous agissons dans les règles. On le retrouve en religion à travers des idées telles que la punition divine, ou le karma. Malheureusement, c’est aussi cette croyance qui pousse certains à blâmer les victimes pour les malheurs qu’elles subissent, qu’il s’agisse de viols ou de maladies…
Les prophéties auto-réalisatrices
Imaginons que vous soupçonniez votre nouveau collègue de bureau d’être acariâtre et renfermé sur lui-même. Vous évitez alors de lui parler, lui disant à peine bonjour. En retour, votre collègue va se sentir indésirable et préférera rester à l’écart. Vous interprétez son attitude comme une confirmation de vos soupçons, sans réaliser que vous en êtes la cause. Lorsqu’une prédiction influence ainsi directement la réalisation de ce qu’elle prédit, on parle de prophétie auto-réalisatrice. On retrouve les effets pervers de ce phénomène dans de nombreux domaines, comme celui de la course aux armements : un pays redoute que son voisin prépare une attaque, et décide d’augmenter le nombre de ses missiles. En conséquence, le pays soupçonné va traduire cette attitude comme une menace, et va lui aussi accroitre son armement. Les deux protagonistes vont ainsi alimenter un cycle d’hostilité ou chacun verra ses doutes confirmés par la réaction de l’autre. Les prophéties auto-réalisatrices font partie des phénomènes qui, avec entre autres l’effet Forer, permettent d’expliquer l’efficacité apparente de l’astrologie ou de la voyance. Si vous lisez dans votre horoscope que la journée se passera mal, vous vous focaliserez probablement sur les événements négatifs, vous serez de mauvaise humeur, et la prédiction sera directement responsable de ce qu’elle annonçait. De la même façon, si une voyante vous prédit que vous rencontrerez l’âme sœur dans un délai de 3 semaines, vous aurez probablement une attitude beaucoup plus chaleureuse et engageante que d’habitude, facilitant par conséquent la réalisation de la prophétie. Le psychologue Richard Wiseman avance que le phénomène peut faire office d’effet placebo lorsqu’on se l’applique à soi-même : une personne qui est persuadée d’avoir de la chance saisira d’avantage d’opportunités et participera à plus de concours, augmentant ainsi nécessairement ses chances de réussite.
La connaissance rétrospective
Combien de fois avez-vous entendu des gens prétendre qu’ils connaissaient la bonne réponse après qu’elle ait été donnée ? « Je le savais déjà », « j’étais sur que ça se passerait comme ça », « je savais qu’il serait élu », « la crise était prévisible », autant de déclarations auxquelles nous somme confrontés quotidiennement. Vous-même, en lisant cet article, vous vous êtes peut-être dit que vous connaissiez déjà tous les phénomènes mentionnés. Si c’est le cas, vous pourriez être victime du biais de connaissance rétrospective. Cette illusion psychologique, liée à l’organisation de la mémoire, nous donne l’impression que nous savions depuis longtemps une information que nous venons d’apprendre. Dans une expérience qu’il mena en 1975, le psychologue Baruch Fishhoff fit lire à plusieurs groupes d’étudiants un article concernant la guerre qui opposa les Anglais aux Gurkas du Népal en 1814. Il raconta ensuite à chacun des groupes comment s’était terminée la guerre, en donnant à chaque fois une fin différente. Il demanda ensuite aux participant s’ils auraient pu deviner l’issue de cette guerre avant qu’elle ne leur soit révélée. Tous les étudiants affirmèrent qu’ils en auraient été capables, aussi bien ceux qui avaient été trompés que les autres. La connaissance rétrospective explique pourquoi les événements semblent si prévisibles à certains analystes une fois qu’ils sont arrivés, qu’il s’agisse d’économie, de politique ou de société…
Plus d’infos :
- L’effet Forer sur le Dictionnaire Sceptique
- La dissonance cognitive sur Wikipedia
- L’experience de Asch sur Wikipedia
- La pareidolie sur Wikipedia
- Les corrélations illusoires sur Charlatans.info
- Les faux souvenirs sur Wikipedia
- La cécité d’inattention sur sur le Dictionnaire sceptique
- La croyance en la justice du monde sur Cerveau&Psycho
- Les prophéties auto-réalisatrices sur Wikipedia
- Le biais de connaissance rétrospective sur Wikipedia (anglais)
Marie H
Ma corrélation illusoire préférée: quand on tombe par hasard sur une émission télé qu’on n’a pas l’habitude de suivre, on tombe toujours sur le même foutu épisode – c’est immancable! 😀
Manu
J’ai cru voir le visage de Patrick Baud venu me chercher en soucoupe volante dans un feu rouge alors que j’étais pressé.
Patrick
Marie> effectivement, elle fonctionne bien celle-la 🙂
Manu> bravo man, il te reste a caler le conformisme et l’effet Forer
Marie H
Ah, une autre corrélation illusoire classique: les mêmes enfants qui rechignent à sortir du lit les matins de semaine ont pour fâcheuse habitude d’adorer se lever à l’aube le weekend. :-S
Je ne peux pas dire que ce soit ma préférée par contre, celle-là… 😉
Kett
Ma corrélation illusoire: Je regarde 30 millions d’amis et c’est ce moment là que choisit la souris de la cuisine pour se suicider dans la tapette !! Elle a voulu me faire culpabiliser !
Patrick
Marie> la par contre je pense pas que ce soit illusoire comme corrélation, on est dans le réel 🙂
Karine> hahah 😀
Ober
Ce qu’il y a d’intéressant avec l’effet Forer c’est que si l’on fait lire les mêmes énoncés à quelqu’un d’autre il pourra dire que non, ce n’est pas du tout nous ça alors que nous sommes convaincus que ça s’applique bien à nous.
Pour ce qui est du conformisme, il y a un vidéo sur youtube d’un petit test qui a été fait qui est vraiment comique. Une personne entre dans un ascenseur avec 3-4 personnes qui font tous face au mur du fond. La personne entrant fera elle aussi face au mur du fond comme tout le monde au lieu de regarder vers la porte. Et même qu’ils se tournent à 90 degrés à des moments précis sans aucune raison et que certains suivront le groupe et tourneront sur 90 degrés sans se poser de question. Très drôle à regarder.
Patrick
Ober>Un autre classique de l’effet Forer, c’est lire l’horoscope a quelqu’un qui y croit, en choisissant un signe qui n’est pas le sien. Ca marche à tous les coups 🙂
L’ascenseur est ici: http://www.koreus.com/video/experience-ascenseur.html
Alex
Moi,la fameuse tronche sur Mars, ça m’a traumatisée pendant toute mon enfance. Même chose pour les rhumatismes, c’est toujours la faute à la pression athmosphérique (!!!).
Bon ok…euh, je suis complètement manipulée par mon esprit
Senekata
Ma corrélation illusoire qui est très présente chez nous c’est ; quand tu ne cherches pas spécialement un object, tu tombes souvent dessus. Mais quand tu le cherches, on dirait qu’il a disparu !
Sinon la vidéo avec l’ascenceur est très drôle ^^ !
sandrine
Oh le p’tit Axolot s’est transformé en Jack !!
http://images2.layoutsparks.com/1/195028/cute-hell-skeleton-animals.jpg
Au fait Axolot, c’est une fille ou un garçon ?
Patrick
Il a marqué le coup pour Halloween 🙂 En ce qui concerne son sexe, j’avoue que je ne me suis pas posé la question quand je l’ai dessiné, mais je pense que c’est UN petit axolotl.
sandrine
nan, c’est une petite axolot : elle est rose !
Marie H
Mâle ou femelle, c’est vrai qu’il est mignon avec son costume d’Halloween. 🙂
Sylvain
Halloween style axolot rules !
Cyril
5 Façons dont notre esprit nous manipule !
Nous serions donc étranger à notre esprit ?!
Ca faisait tellement longtemps qu’on n’était plus notre propre corps, voici un pas de plus franchit par l’humanité !!
Lorenzo
il y a aussi cet effet où on a l’impression d’avoir déjà vécu une scène, d’être familier à tout ce qui nous entoure et à la situation.
Dans ces moments, j’essaie de me concentrer fort pour tenter de savoir si je peux arriver à devancer les faits et gestes ou paroles. Bon j’ai jamais réussi, comme quoi le cerveau nous manipule terriblement bien!
Quel est son nom? Quelle est son origine?
Patrick
Lorenzo> C’est le célèbre « déja-vu ». Il y a plusieurs théories neurologiques pour expliquer le phénomène, mais aucune certitude http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9j%C3%A0-vu
Guss
Encore un excellent article! j’avais oublié le nom de l’Effet Forer, je le cherchais justement dernièrement !
Patrick : « Un autre classique de l’effet Forer, c’est lire l’horoscope a quelqu’un qui y croit, en choisissant un signe qui n’est pas le sien. Ca marche à tous les coups »
c’est clair… je l’ai souvent fait à ma mère quand elle voulait que je lui lise , ça marchait toujours ! XD
Lorenzo : ça m’arrive tout le temps aussi, le « déjà vu » des fois ça m’a même fait peur XD
Pour le coups de l’ascenseur, c’est juste excellent comme les gens suivent la masse sans se poser de question ^^
Manu > J’ai cru voir le visage de Patrick Baud venu me chercher en soucoupe volante dans un feu rouge alors que j’étais pressé.< ; a tout hasard tu n'as pas suivi un groupe de gens parce que t'as lu ton horoscope avant de voir le visage ? ^^
Stefff
Dans le sillage de Marie, une des corrélations illusoires qui me fait réfléchir…
« Il y a deux types de femmes : celles qui sont jeunes et jolies ; et celles qui me trouvent bien. »
(Sacha Guitry)
😀
Xix
Connais-tu ceci : http://www.dailymotion.com/video/x9rxil_hallucinations-auditives_creation
Il s’agit « d’hallucinations auditives » : des paroles « françaises » cachées dans des chansons en anglais.
C’est plutôt graveleux n’est-ce pas, mais l’expérience est intéressante : à la 1ère audition, les similitudes sont flagrantes. On se demande presque comment on ne les a pas remarquées avant. En réalité, le tour marche avant tout parce que le texte qu’on est supposé entendre nous est mis sous les yeux 1 ou 2 secondes avant, par écrit. C’est parce qu’on vient de le lire et qu’on l’attend qu’on a l’impression de si bien l’entendre. Si on réécoute en fermant les yeux, on retrouve beaucoup moins bien ce qu’on est censé entendre.
Peut-on assimiler cela à un cas de pareidolie, Docteur ?
Patrick
C’est un parfait exemple de pareidolie 🙂 On peut l’assimiler aux messages sataniques que certains croyaient entendre dans des paroles de groupes de rock passées à l’envers, etc. Si ça t’interesse, j’avais traduit une conférence TED consacrée entre autres a la pareidolie, y’a un exemple classique à la fin avec Stairway to heaven : http://www.ted.com/talks/lang/fre_fr/michael_shermer_on_believing_strange_things.html
Resdulac
Il y a aussi des statistiques tout aussi sérieuses qui confirment l’influence de la pleine lune sur le psychisme. C’est bien un cas de corrélation illusoire, mais les fautifs sont-ils ceux qui y croient ou ceux qui la nient en se fiant à la science officielle soit-disant cartésienne ? Depuis toujours, les autorités « scientifiques » ont assuré leur pouvoir en diabolisant systématiquement tout ce qui sortait du cadre des théories en vogue. Conformisme, effet Forer et dissonance cognitive s’allient alors pour entraver toute étude sérieuse. Il devient impossible de trancher entre l’affabulation et la contre-propagande … jusqu’à ce que la circulation du sang, le système solaire, l’électricité, l’aviation ou le réchauffement climatique deviennent assez indiscutables pour imposer la révision de la vulgate du moment.
jeremie
Démonstration de l’effet forer en images : http://www.lazarus-mirages.net/effet-forer
Anderlaxe
Très impressionnant, je soupçonne une connaissance retroactive à la lecture de certains article.
En fait, tous ça pose des mots sur ce que j’ai ressenti à des moments x de ma vie.
Merci d’avoir créer ce site que je dévore présentement
Damien
Grâce à un commentaire sur un article récent, je tombe sur celui-ci et constate qu’il s’agit de théories psychologiques très connues.
Est-ce que l’auteur (Patrick, si je ne me trompe pas?) est dans le domaine ?
Je serais curieux de savoir quelle profession il exerce, sinon !
Patrick
Il serait dresseur d’ours (mais rien n’est sur).
Pierre
y a toujours quelqu’un pour prendre son temps en voiture quand toi tu es derrière lui, et pressé !
Je suis très souvent motivé pour me mitonner de bons petits plats quand il n’y a plus rien dans le frigo .
Quand j’ai besoin d’un coup de main dans l’urgence, personne n’est disponible.
Et le meilleurs de tous, c’est quand je bosse sur quelques choses « d’important » sur internet que ma connexion me lâche …
PS merci à jérémie pour la page sur la démonstration de l’effet forer, c’est … troublant !
The_hyena
La dissonance cognitive c’est ma vie. :3
0be
Je pensais à une autre corrélation illusoire, celle qui fait que nos déboires ont une fâcheuse tendance à se cumuler sur une période donnée.
Du style :
– « En ce moment, je les accumules ! »
Ou encore :
– « Quelle journée de me**de ! Je suis en retard à cause de ce satané réveil qui n’a pas sonné. De de toute manière je me suis levé du pied gauche, et avec un mal de crane qui plus est. Et comme par hasard, la machine à café est en panne ce matin… ».
La journée typique qui attire tous les maux de la terre. Vous voyez de quoi parle ?
Pas de lien de causalité entre un mal de crane et une machine à café en panne, mais simplement un état d’esprit ancré dans le « négatif » à cause de la 1ère déconvenue. Puis la journée se poursuit avec cette vigilance accrue pour le moindre tracas qui se présente.
…
Oui, sauf que quelque part cet état psychologique va également influencer notre environnement, par nos actes (violence, lassitude, etc.), nos paroles, notre humeur générale (énervement, irritabilité, etc.).
Cet état d’esprit « négatif » (à opposer à un état d’esprit « neutre », quotidien) augmentera les réponses « négatives » de votre environnement ; que ce soit envers les personnes (la mauvaise humeur ça se communique), ou les objets (vous êtes bon pour changer cette poignée de porte que vous venez de claquer violemment … mais vous ne vous en apercevrez que dans quelques heures ! -« Ho non, encore une em**rde … Vivement la journée de demain ! »).
Bref’ … ce n’est peut-être pas une autre corrélation illusoire 🙂
Cédric Giraud
Existe-t-il un nom au phénomène qui pousse les gens à croire que tout ce qui s’est fait dans l’antiquité avait forcément un sens « profond » ou que les technologies que l’ont retrouve étaient répandues ?
C’est quelque chose que je remarque dans tous les documentaires traitant du passé, et que l’on peut voir ici : http://www.axolot.info/?p=830.
Concernant le mécanisme d’Anticythère ou de la pile de Bagdad, en quoi est-ce étonnant que l’on n’en retrouve qu’un seul exemplaire, malgré l’avancée technologique certaine ?
Qu’est-ce qui nous dit que les auteurs de ces objets n’étaient pas socialement reconnus comme fous, dangereux ou autre adjectif les rendant peu fréquentables ?
Un scientifique très en avance sur son temps, surtout vu les moeurs de l’époque, pourrait très bien être un inadapté social incapable de parler de ses découvertes, de ses théories ou de son champ de recherche avec d’autres personnes, car exclu de la société.
Ou même pourrait-il être exécuté pour certains raisons stupides, laissant ses œuvres dans l’inconnu, car là on ne parle même pas d’oubli.
On peut penser à Turing qui été jugé parce qu’il était gay… pourquoi cette situation ne serait-elle pas arrivée à des scientifiques de l’époque ?
Il en va de même pour les découvertes, quand on trouve des trucs enterrés… il faut toujours y trouver une signification rituelle, divine, ou qui tient de l’hommage ou que sais-je. Je n’entends jamais la possibilité que ce soit un enfant qui ai voulu enterrer des jouets.
Après tout, les gens de l’époque étaient comme nous, ils jouaient, chantaient, faisaient des plaisanteries…
Si dans 1000 ans des archéologues découvrent dans le desert une collection de cartouches E.T enterrées, vont-ils croire eux-aussi à la volonté de destruction d’une divinité passée au lieu d’y voir la honte d’un simple bide commercial ?
S’ils trouvent une collection de poupées Barbies enterrées par une fille de 6 ans, vont ils prendre ça pour des idoles et l’accomplissement d’un rituel ?
Je ne sais pas si je suis bien clair, je jette ça à froid, comme ça. Mais jamais je n’entends parler d’hypothèses qui diraient « c’est ptet juste des gens normaux qui se sont amusés », alors que ça pourrait très bien expliquer beaucoup de faits sur les trouvailles archéologiques.
ava
Dresseur d’ours? J’étais pourtant sûre que tu élevais des chèvres violettes sur mars!
Kim
Exact Cédric, par exemple les chiffres arabes ont été introduit par le moine Gerber d’Aurillac revenu de ses études chez les musulmans (vers l’an 975) et il était devenu si savant qu’on le disait possédé.
Il avait beaucoup de savoir et finit par être pape Sylvestre ll dit « le savant Gerber ».
Tu ne crois pas si bien dire quand tu demandes: « Qu’est-ce qui nous dit que les auteurs de ces objets n’étaient pas socialement reconnus comme fous, dangereux ou autre adjectif les rendant peu fréquentables ? » on dirait que tu parles des musulmans (;
Essaye de regarder l’intervention de Nas Boutammina sur metatv.
Paix sur vous tous
Jade
A chaque fois que je regarde quelque chose de tout a fait normal comme un mur ou simplement le sol je vois des formes d’objets ou des visages… Ce n’est pas grave ? 🙂
paul
Est ce qu’on pourrait avoir un article sur l’expérience de milgram ?
Hervé
Mais est-ce l’esprit… ou la raison qui a posteriori nous manipule ? Ces analyses se fondent certes sur des expériences. Mais ces expériences partent d’un postulat de départ qui est passé sous silence : qu’il existe une réalité qui nous est extérieure, objective, et que nous serions victimes de notre « mécanique » interne. Ces expériences démontrent tout au contraire que la réalité n’est pas objective mais subjective, ou plutôt intersubjective.
Foribex
@axolot
Bonjour,
J’ai vu toutes vos vidéos, j’ai passé plusieurs heures à lire vos articles. La grande majorité du contenu que vous nous proposez est très intéressant.
Donc félicitations pour ça !
Cependant, j’attire votre attention sur l’aspect scientifique.
En effet, il ne faut pas oublier que la science est toujours remise à jour par la nouvelle génération. Donc, attention au certitudes absolus !
Car combien de vérités seront réajustées ou totalement redéfinies ?!
Est-ce une certaine forme de cécité d’inattention ou de tendance au conformisme ? 🙂